Tu souriais

Je regarde la pénombre de ce jour.
Il est le milieu de la journée, en été et le soleil brille.
Mais je sais que tout est noirceur. Que la lumière ne brille pas. Ne brillera plus.
Plus pour toi.
Plus pour moi.

Le soir est arrivé, et l'obscurité en déjà très dense. J'entends un cri. Je fais violence pour écouter.

"Mila ! Mila ! Reviens ! Mila ! N'y va pas ! Suis-moi, je te ramène chez toi."

C'est Tristan. Le voisin. Sa chaumière est à côté de la mienne. Avant il me faisait la cour. Avant, j'étais la plus belle jeune fille à marier du village.
Avant j'avais toi.
Maintenant, je suis seule, si seule. Tristan est marié et il prend soin de moi puisque je ne le fais pas.
Tu ne le fais pas. Tu ne le peux plus.
Tristan me prend par la main et me conduis vers ma chaumière. Elaura et lui vont à nouveau souper chez moi, un autre ragoût préparer par ses soins à elle.
Plus rien n'a de goût. Plus rien n'a de saveur. Tout est obscurité. Comme cette nuit.

Une fois à la chaumière je l'entends parler à sa femme.
"Elle est retourner devant la Forêt des Esprits.
- Crois-tu qu'il est là ?
- C'est impossible, ils l'ont brûlé et ont purifié ses cendres."
Elaura acquiesce et retourne à son ragoût. Ce soir, c'est moi de parler.

"Ils l'ont tué. Il n'était pas une créature de Satan. Il était mon Seigneur. Je l'aime."
Tristan ouvre sa bouche en grand. Très grand.
Il fait un signe de croix. Et un autre. Encore un.
Enfin, il parle.
"Mila, tu as perdu la raison ! Tu dois faire attention, Le Seigneur nous entend."
Je sais qu'il ne pense pas à Dieu. Je n'aurais pas dû dire ça. Je vais les mettre en danger. Honteuse je baisse la tête et regarde mes pieds.
Ils sont blanc, si blanc. Presque translucide. Ils sont couvert de boues, mais la peau reste blanche. Je vois des croûtes. Je vois du sang. J'ai dû me faire ça en marchant aujourd'hui. Je ne m'en suis pas rendu compte. Je n'ai rien senti.
Je ne sens rien.

Je ne veux pas dire ton nom. Ça fais trop mal. J'ai si mal Edwin. Si mal. Tu me manques ! Oh, tu me manques tellement.
Tes yeux étaient violets, un violet sombre. Ils étaient profond, si profond que je pouvais y voir les émotions qui t'habitaient. Dans tes yeux. Chaque fois j'y voyais des formes, mais elles ne m'intéressais pas. L'amour. Celui lui que je regardais dans tes yeux. Ton amour. Pour moi.
Tu étais si beau. Je peux encore voir ton visage. Un nez parfait, bien droit. Un sourire franc, de bonnes dents. Des joues sans barbe, car tu n'aimes en avoir. Aimais pas en avoir. La peau blanche, toujours blanche, même en été alors que les autres hommes des champs ont la peau hâlée. Tes cheveux bruns et blonds.
Tout était bien. Si bien. Tu travaillais au champs. Pour un beau mariage il nous fallait 200 écus d'or. Il nous en manquait 50. Un jour, j'ai entendu Le Seigneur te dire "Tu es mon meilleur travailleur.
- Merci mon Seigneur.
- Comment fais-tu pour travailler, puisque tu ne vois pas ?
- J'ai appris mon Seigneur. J'apprends mon Seigneur. J'en ai besoin mon Seigneur."
Alors Le Seigneur me vit et nous fit signe de vider les lieux.
C'était la veille de ce Soir-Là.

Cette nuit je fis un rêve.
Un de plus.
Toujours le même. Il n'y a que toi Edwin, et l'endroit où tu es qui change.
La première semaine après ce Soir-Là, tu étais un Ange.
J'ai appris tu n'étais donc pas un Ange. Car tes yeux étaient d'or, presque liquide. Nous étions assis au milieu du ciel, sur un nuage. Tu me disais de rester avec toi, je te disais que ce n'était pas toi. Fin du rêve.
La deuxième semaine après ce Soir-Là, tu étais un Diable ou un Démon.
J'ai donc appris que tu n'étais ni un Diable, ni un Démon. Car tes yeux étaient de feu, presque incendiaire. Nous étions assis sur une terre rouge, au milieu des flammes. Tu me disais de rester avec toi, je te disais une fois de plus que ce n'était pas toi. Les flammes redoublaient. Fin du rêve.
La troisième semaine après ce Soir-Là, tu étais un Elfe ou un Lutin.
J'ai appris que tu n'étais donc ni un elfe, ni un lutin. Car tes yeux étaient verts feuilles la forêt. Nous étions debout dans une grotte, au milieu des buissons. Tu me disais de rester avec toi, je continuais à dire que ce n'était pas toi. Tes yeux rusés brillaient, tu tentais de me retenir. Fin du rêve.
Aujourd'hui est le premier soir de la quatrième semaine.
Aujourd'hui je préparerai mon voyage. Mon voyage dans la Forêt des Esprits. Mais avant, j'ai besoin d'y pensé.
A ton sourire.
A ce Soir-Là.

J'avais fait le repas. Du blé et des carottes mélangés avec ma sauce secrète. C'était ton met favori. Tu es rentré de ta journée de travail et a mis une partie de ton argent du jour dans la Réserve. Celle que tu faisais pour qu'on puisse se marier.
Où es-tu ?
Tu m'as enlacé. Tu as dit "Ma merveilleuse fiancée a fait un merveilleux repas." Ton sourire d'alors étais magique. Il illuminait ton visage, rendait le monde plus beau, plus joyeux. Mon coeur ne battait que pour te voir sourire. Malgré tout malgré notre vie merveilleuse, j'étais inquiète. De quoi ? Simplement des non dits. Je sentais ta tristesse caché en toi, pourquoi cette tristesse ? Pourquoi ne l'avais-tu pas partagé avec moi ?
Maintenant tout ce que ça laisse sont les pièces à trouver d'un mystère que tu gardais de moi. Ton âme était couverte, protégée.
Je t'ai taquiné "Comment peux-tu savoir que je suis merveilleuse ? Tu es aveugle après tout !" Ton regard d'aveugle, scrutant un monde qui lui était invisible, c'est posé droit dans mes yeux. "Je n'ai pas besoin de voir pour reconnaître une telle merveille." A mon tour de sourire "Tu dois confondre avec ma cuisine. Je sais ce qui est merveilleux ici !"
Nous riions. Puis ton visage prend un air grave "Je dois te parler de quelque chose d'important."
Mon rire se fige. Je le regarde. Qui est-il réellement ? Que va-t-il me dire ? J'avais froid. J'ai frissonné. Il a attisé le feu. Comment un aveugle peut savoir des choses pareilles ? "Que se passe-t-il ?"
"C'est à propos de moi. Je... je ne suis pas..."
Toc. TOC. TOC !
Quelqu'un frappe fort à la porte. Tu te levas et ouvrit. Tu te figeas. Je te suivis. Tout les hommes du village étaient là. "Bonsoir ! Que voulez-vous ?" Mon ton était poli mais forcé. Je voulais qu'ils partent.
Le Seigneur se fraya un chemin jusqu'à la porte. "Edwin d'Argulen, vous êtes arrêté et condamné au bûcher pour enchantement sur la personne de Mila et pacte avec Satan pour récupérer des capacités détenus uniquement par les personnes voyantes."
"Non ! Non ! NON ! Mon fiancé ne m'a pas enchanté ! Satan n'a rien à voir avec ça ! C'est juste qu'il a appris ! Je l'aime ! Ne faites pas ça pitié !"
Pendant que je les suppliaient de te laisser, tu as pris ton manteau. Je me suis jeter dans tes bras en pleurant.
Tu t'es reculé. Tu as tenu ma main, tu m'as tenu fort.
"Ne me quitte pas. C'est injuste, je viens juste de te trouver. Ne m'abandonne pas ici toute seule ! Je peux pas survivre si tu n'es pas là."
J'ai baissé la voix de manière à ce que ce soit lui et lui uniquement qui m'entende pour la dernière phrase. TOI.
Tu m'as souri. Mais ce n'était pas un vrai sourire. Et tu es parti. Avec eux.
Je n'ai pas pu venir. A ta mort. Pendant des heures je n'ai pas bougé. Tristan, le voisin, m'a trouvé debout, la porte ouverte regardant fixement la direction du village. D'où il est arrivé.
D'où tu es parti.

C'est déjà l'aube !
Je prend un petit balluchon. Je ne veux pas revenir ici. Je vais aller dans la Forêt des Esprits et y mourir.
Ou je quitterais ce village.
Même si c'est horrible sans toi, je ne veux pas partir. Cette chaumière m'a vu naître. C'est ici qu'on devait élever nos enfants.
Plus maintenant. Plus jamais. Je ne veux plus vivre u enfer pareil, et je n'en vivrai plus.
J'en fais le serment.
Je mets une robe de rechange. Et je réfléchis. Dans la forêt il faut peut-être porter des pantalons ?
Non, c'est ridicule ! Une femme qui porte un pantalon ? Ahah ! Et quoi ensuite ? Pourquoi pas un appareil qui fait a lessive ?
Je ris toute seule. Ça fais du bien de rire. C'est étrange de rire.
Je mets ma plus confortable paire de bottines aux pieds. Je prends du pain de viande, une galette et un petit bout de fromage dans mon baluchon. Ce sera suffisant pour six jours si je mange un repas par jour.
Il me faut de l'argent.
Je lève la tête vers le grenier. C'est là où tu rangeais nos économies. 200 écus pour se marier. On a 150 écus.
Je rentre dans le grenier.
Je regarde l'argent.
Je n'y crois pas.
C'est impossible.
Je m'effondre.
Devant moi, un tas d'écus. Il y a au moins 600 écus.
Tu m'as menti. Pourquoi m'as-tu menti ?
D'une main tremblante je prends une bourse et commence à ranger les écus. Des larmes coulent.
Tu m'as menti.
Pourquoi m'as-tu menti ?
Que voulais-tu me dire ce soir-là ?
C'est la fin. Aujourd'hui, je jure que tu ne me feras plus de peine de l'au-delà.
Aujourd'hui, je jure que je découvrirai ton secret.
Je pends ma bourse à ma taille, prends mon petit baluchon et marche d'un pas décidé vers l'immense forêt maudite.
La Forêt des Esprits.


Je suis enfin dans la Forêt.
Ça fait deux ours que je suis partie, et je n'arrive qu'aujourd'hui. Elaura avait signalé ma disparition à Tristan qui l'a à son tour dit à tout le monde. Je n'ai pas pu avancé beaucoup durant ces deux jours. Alors je n'ai pas mangé.
C'est la première fois que je saute deux jours de repas. C'est horrible. Ma tête tourne, mon ventre hurle, mes jambes tremblent et je me sens nauséeuse. Ce qui est étrange.
La Forêt des Esprits est déjà effrayante de jour à l'extérieur, mais je n'avais jamais expérimenté de nuit à l'intérieur.
La peur n'est plus un mot assez fort.
Les légendes et ouï-dire que j'ai entendu sur cette Forêt me trotte dans la tête.
Des spectres piégeurs, des fantômes vengeurs, des nains mauvais, des lutins farceurs. Ce ne sont que quelques exemples. Quand j'étais petite, Tante me disait que les monstres voleurs de bébés n'iraient pas me cherchaient si j'étais sage. Pourtant je l'ai entendu dire à Oncle "Cette fillette est tellement laide qu'aucun monstre ne voudrait l'approcher." Oncle a dit que c'était vrai mais qu'on ne pouvait jamais savoir vu mes origines.
Vu mes origines.
Je n'ai jamais compris pourquoi il a dit cela. Mère était sa soeur, morte lorsque je suis née, Père était un inconnu. Oncle m'a dit que c'était sans doute un marchand minable qui passait par-là, engrossa ma Mère puis partit. Ils ne m'ont jamais réellement manqué.
Maintenant, je crains que leurs fantômes soient dans ces bois et qu'ils viennent m'attaquer.
Le bruit d'une mouche m'interrompit dans mes pensées. Je hais les insectes. Je ne panique pas en leur présence mais lorsqu'ils sont sur moi je me sens... Bizarre. J'essaie d'éviter leur contact. En revanche, les moustique me font tellement saigner que les docteurs du village disaient que j'étais maudite.
J'observe la mouche. Puis en l'observant, je comprends que cette mouche est peut-être maléfique.
"Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !"
Je me rends compte que je crie uniquement lorsque je comprends que je cours. Zut alors ! Je n'ai pas vu où j'allais ! Je ne serai plus capable de sortir de la Forêt. Puis je repense à cette histoire.
Celle que tu m'as raconté.
L'effroi m'envahi.
Je grimpe à un arbre et m'endors tremblotante lorsque la lumière du matin perce le manteau des arbres.

Je me suis réveillé en plein milieu de la nuit. Ce qu'il fait froid dans cette Forêt !
Une fois debout, je mange un pain de ma nourriture. Que ça fait du bien !
Je commence à marcher avec entrain. Où vais-je ? Sais pas !
Je vis une silhouette se dessiner à l'horizon.
Mon coeur fis un bond.
C'est toi Edwin.
Je m'approche en courant. Puis, à environ deux pieds de toi je m'arrête.
Car ce n'est pas toi. Tes yeux ne sont pas violets mais rouge.
Rouge sang.
Un monstre de la Forêt.
Un vampire.
J'avais oublié que tout les monstres pouvaient se métamorphoser.
Oh ! Et que quiconque rentre dans la Forêt s'expose à la mort et à avoir son esprit ouvert aux monstres.
Oups.
"Viens, viens à moi. Je t'aime Milaa. Je t'aime." Le faux-toi m'appâte. Mais tu ne faisais pas traîner tes a. Et tu n'avais pas de longues dents.
Gloups.
Soudain, un arbre s'écarte. Littéralement.
Un deuxième toi apparaît.
Avec des yeux argenté.
Un loup-garou enragé.
Re-gloups !
" Mila ! Ne l'écoute pas ! Il est arrivé avant car il te veut ! Il veut ton sang ! Laisse-moi venir à toi ! Je te protégerai ! De lui. Et des autres. Crois en moi." Supplie le loup-garou. Génial. Déjà il est plus convaincant. Et puis, je vais de me faire prendre dans un défi inter-espèce ou quoi ?
Une minute.
Comment connais-je leur espèce ? Personne ne m'a dit qu'on pouvait les reconnaître ! Encore moins en regardant leurs yeux !
Je réfléchis une minute à quoi leur dire.
Je me sens calme.
Trop calme.
" Mes chers, je ne suivrai aucun d'entre vous deux. Car ni l'un ni l'autre n'êtes mon cher et tendre. Et au passage, il est mort."
Je ne sais pas à quoi je m'attendais.
Mais pas à ça. Certainement pas à ça.
Le vampire et le loup-humain se sont regardés droits dans les yeux. Et ont éclaté de rire.
Mon Dieu, aidez-moi.
Au lieu de fuir, j'ai regardé les deux monstres. Le vampire fut le premier à me parler.
"Ton" rire "soi-disant" rire "Edwin, mort ?" Des larmes de sang perlèrent de ses yeux.
Le loup continua "Tu l'as cru" explosion de rire "sur tout ? Pauvre petite humaine " rire "que fais-tu là ?"
Je n'en avais pas la moindre idée. Mais je répondis "La Forêt m'a attiré à elle."
Ils se sont arrêtés.
D'un seul coup.
Et je compris que, j'avais dit vrai. D'une certaine manière.
Ils se reculent en courant. Je regarde derrière moi.
Rien.
Est-ce moi qui les ai fait fuir ?
Je marche encore longtemps, puis je trouve un arbre inconfortable et m'assoupis sur ses branches.

La lumière de la lune me réveille.
J'ai froid, si froid.
Et je me souviens, de ces nuits d'hivers, que dans le lit je me blottissais contre toi. J'attendais avec impatience d'être mariée pour être réellement contre toi. Mais on avait pas assez d'argent.
Enfin, c'est ce que je croyais.
A nouveau je repense à cette histoire que tu m'as raconté.
Je frissonne. J'ai peur.
Mais je dois fermé les yeux. Je dois plonger dans mes souvenirs. Pour comprendre.
Ou du moins essayer.

J'avais froid. Pas dans le sens je n'ai pas chaud. Non, dans un sens intérieur. En moi j'étais gelée. Ce jour-là j'avais une fois de plus ressenti un appel de la Forêt des Esprits. Si les gens du village l'avaient su ils m'auraient chassé. Pourtant, c'est ainsi : à chaque anniversaire je me sentais attirée par cette sombre Forêt.
Tu avais senti mon trouble. Tu étais allongé, à mes côtés, que ça me semblait normal ! Toi à mon côté. Prenant ma main et caressant tendrement ma joue tu avais demandé d'une voix douce "Que se passe-t-il ? Tu n'es pas heureuse pour ton anniversaire ?" Je détournais la tête dans la direction de la Forêt. De la sueur perlait de mon front, mes mains étaient moites et mon coeur battait vite. Trop vite. J'ai songé à mentir, mais ai rapidement repoussé cette idée.
Impossible de te cacher quoi que ce fut.
"Non. Je me sens..." Effrayée à l'idée de révéler mon sombre secret, je m'interrompis. "Tu te sens ?" Je pris une profonde inspiration et dit "Je me sens tiraillée. Comme si... Comme si... Comme si la Forêt m'appelait et..."
Je n'arrivais pas à en dire plus. Je n'en avais visiblement pas besoin car tu es devenu ton rouge. J'ai cru que tu allais me chasser mais à la place tu as hurlé "Cette maudite Forêt ! Encore ! Non, elle ne t'auras pas, elle ne t'auras pas ! Jamais !"
Je restais là, les yeux écarquillés.
Tu continuais à hurler.
Je restais là, les yeux écarquillés.
Tu t'ai interrompu, haletant.
Je restais là, les yeux écarquillés. Tu étais impressionnant. Même effrayant.
Tu t'es avancé vers moi et m'a touché le bras.
Je restais là, les yeux écarquillés.
Puis je me mis à trembler.
Je restais là, tremblotante, les yeux écarquillés.
Puis, te reculant, tu m'as chuchoté "Je dois te raconter une histoire."
J'acquiesçais. Toujours là, les yeux écarquillés.
Tu as froncé tes beaux sourcils. "D'abord, cligne-les yeux. Tu m'inquiètes."
J'acquiesçais à nouveau. Puis, je tentais de reprendre le contrôle de mes paupières. Sans succès. Mes yeux, ouverts depuis trop longtemps se remplirent de larmes.
Tu m'as prise dans tes bras. "S'il te plaît. Oublies ce que j'ai fait." Il a sursauté se rendant compte de ce qu'il avait dit. "Non ! N'oublie pas. Pas comme ça." Et puis, toujours dans tes bras, je décidais de me laisser aller. Laissant ma tête tomber sur ton ventre, je ferma mes yeux.
Enfin.
Une étrange tension pris le contrôle de ton corps. J'allais me redresser, lui demander ce qui n'allait pas. Lui, car tu n'étais pas toi. Tu étais un autre. Tu ne m'as pas laissé me relever et a commencé ton histoire.

"Il y a longtemps dans cette campagne vivait une jeune fille. Cette fille était tombée amoureuse d'un jeune homme, ignorant son passé. Elle lui a livré son coeur et lui le sien.
" Seulement, ce jeune homme n'était pas n'importe quel jeune homme. Il était un Silviaire. Un Silviaire est une créature de la Forêt qui était un humain. Les humains tombent amoureux des Silviairas, les humaines des Silviaires. Ces créatures sont spéciales. Leurs parties humaines sont intact mais elles ne peuvent ni mourir ni vieillir à moins d'être vraiment amoureuses. Aussi, tout les ans, les Silviaires apparaissent dans ce village, se fondant aux habitants et cherchant l'amour. Pour tenter de retrouver un semblant de leur réelle humanité.
" Mais une fois que quelqu'un est amoureux d'un Silviaire, tout est dangereux. Chaque parole le rend plus profondément dépendant. Chaque fois que la créature touche l'humain, cela rend le Silviare ou la Silviaira plus sensible à l'humanité, à cet humain précis. Le pire reste pour l'humain : petit à petit, le Silviaire peut prendre possession de son esprit. Contrôler ses pensées.
" Les jeunes gens, trop amoureux se marièrent. Ils eurent un fils. Un jour, le fils du Silviaire est parti dans la Forêt et c'est fait tuer. Dévastée, la femme a sombré dans la folie, accusant chaque fois son mari. Car il aurait dû aller dans la Forêt ce jour-là. La femme est morte.
" Le Silviaire, seul, reparti dans la Forêt. Une fois là-bas, le Silviaire alla vers son roi. Lui prêtant serment, il lui raconta sa malheureuse histoire. Le roi, le prenant en pitié lui dit 'Mon cher, je t'offre la mort. Tous tes amis Silviaires sont en mission, mon nouveau bras te tueras donc. Tu es encore assez humain.'
" Le Silviaire, se prosterna, remerciant son roi de son cadeau. Il se dirigea vers l'autre Silviaire tenant une hache d'or. Le bras droit. Heureux il le salua. Il venait de le reconnaître.
" L'autre ne le laissa pas parler. Il lui faucha sa tête et sa vie."

Je te regardais de nouveau les yeux écarquillés. Cette histoire me donnait des frissons. La nuit rendait ma peur encore plus grande.
"Est-ce une histoire vraie ?" Tu me regardas. Sans me répondre tu me dis "C'est l'heure de dormir. Allez, au dodo." M'allongeant, je te scrutais toujours. "Comment connais-tu cette histoire ?"
"Mon père me l'a raconté."

De retour à cette nuit.
Maintenant, avec le recul, je remarque certains détails.
Je ne connais rien de ton passé.
Es-tu un Silviaire ?
Es-tu un habitant de la Forêt ?
Je m'immobilisa. Si c'est vrai, ça voudrait dire que tu es mort à cause de ton amour pour moi.

Je me réveille à l'aube.
J'ai peu dormi.
Trop peu.
Je connais le prochain danger qui m'attends.
J'ai peur.
Je ne connais que trop de personnes et d'histoires.
Une seule et unique persone a survécu.
Et le suivant l'a tué.
Il parait que si tu les découvre, ils sont obligés de répondre à un de tes questions.
Mais je ne le découvrirai jamais.
J'aurais donc fait tout cela pour rien.
Pourquoi le fais-je dont ? Je ne le sais même pas.
Ta mort a tué la rationalité en moi.
Ta mort m'a tué.
Je repense à ton sourire. Celui de Ce Soir-Là.
Et puis je te vois.

"Edwin..."murmurai-je.
Tu es encore plus berau que dans mon souvenir.
Et ton sourire...
C'est ton vrai sourire.
"Viens à moi Mila. Nous vivrons tout les deux jusqu'à la fin de l'éternité. Suis-moi !"
Il marche à reculons.
Je l'admire.
Mes yeux croisent les siens.
Je m'immobilise. Oh, Seigneur !
Mais je ne rêve pas. Oh ! Comme je sais que je ne rêve pas.
Tes pupilles sont transparentes. Alors, je comprends ce que c'est.
Car ce qui est en face de moi n'est pas toi.
C'est le danger, la frayeur que je ne voulais rencontrer.
Un SPECTRE.

"Arrête-toi, Spectre. Je t'ai reconnu," dis-je d'une voix tremblotante "réponds à mes questions et tu seras libre !"
Je baisse les yeux.
Regarde en avant. En je le vois. Le spectre m'entraînait vers un gouffre sans fond. La mort ne m'aurait jamais eu, je serai tombé jusqu'à ce que mon squelette devienne poussière.
Fourbe créature.

"En réalité, les règles ont changé, chère Mila." Le spectre sourit. "Tu ne peux me poser que deux questions."
Les spectres.
Ils changent de forme physique, et entraîne les gens vers leur mort. Plus elle est horrible, mieux c'est. Ces personnes deviennent alors spectres, et parfois, les spectres sont libérés et leur âmes peuvent aller au ciel.
Je frissonne.
Il sourit.

"Est-il vivant et est-ce une créature ?"
Le spectre écarquille les yeux. Il sait de qui je parle.
Evidemment.

"Plus ou moins et je n'ai pas le droit de te répondre."
Il continue à écarquiller les yeux.
Le spectre a peur.
Alors je me demmande qui il était. Comment il ou elle était. Qui cette personne était.
Comment elle est morte.

"Quel était ton nom ?"
Le spectre a l'air surpris.
Il me regarde différemment. Avec chaleur.

"Jessie. On m'appelait Jessie. J'étais une jolie vagabonde."
Jessie. Je la regarde.
Elle me regarde.
La chaleur a laissé place à la pitié.

"Je vais te donner un indice, même si je n'ai pas le droit de parler."
- Pourquoi tu ne peux pas parler ?"
- Sinon, j'aurais le droit à un sort pire que cette ridicule 'vie'."
Son ton me fait peur. Très peur.
"Certains veulent te tuer. Ton mâle te protège mais n'a pas le droit d'intervenir si on veut t'anéantir. Tu portes sa trace. Ne m'interromps pas. Des créatures pires que moi veulent et obtiendront sans doute ta mort. Ton mâle n'est pas ce que tu crois ni ce que tu croyais qu'il était. Je dois y aller."

Elle disparut.
Je lève les yeux vers les étoiles. L'aube de ce qui semblait être il y a une semaine a disparu.
Il fait chaud et l'air est sucré.
Pourtant j'ai froid.
Je porte ta trace.
Et tu es une créature.
J'ai peur.
J'ai peur.
Ai-je peur de toi ?
Pourquoi ai-je peur ?
Je ferme les yeux. Je m'allonge.
Si je dois mourir, pourquoi pas cette nuit ?
Une araignée monte sur moi.
Chouette !
Si je me réveille, je ne donne pas cher de l'araignée.
Je l'écrase et m'endors.
Et c'est un pas de plus vers la mort.

Ha, c'est super !
Vivement la suite.

Merci.

C'est très chouette !!! ;)

Merci.

Ton style d'écriture te correspond tellement, c'est hallucinant! Bon, je ne suis pas forte sur les drames, mais j'attend quand même la suite.

Merci...
Ecrit V !

Comment ça mon écriture me correspont ? Dans le bonsens au moins ?
Mais ce ne sera pas un drame. C'est juste un début... Dramatique ?

Bien sûr dans le bon sens! Pas un drame mais un début dramatique...Ok!?

Ta suite me fait étrangement penser à la nouvelle 'Lien de sang' dans Amour d'Enfer..?

C'est très bien, Aya !

Merci !

Ouaip, m'en suis un peu inspiré !

C'est bon le coup de la laveuse !

Tant meiux ! Si ça t'intrigues, tu continueras peut-être à lire !

Merci ! MOn humour est douteux, mais il marche peut-être de temps en temps !

Elle n'a jamais entendue parler de l'hémoglobine!?

Non !
Je pensais à un temps un peu en retard style médiéval et tout.
Pourquoi ?

LEs maths te donnent du courage ?
Tu me fais un peut peur des fois !

Ta suite me fait un peu (beaucoup) penser à Twilight...Hate de voir.

Gné ?
Twilight ?
Oh, euh...
Je pensais faire style "Divine by Mistake" parce qu'à chaque fois j'imaginais les centaures et les Formians (un truc du style) en compétition mais aussi des points communs (créatures magiques) mais je trouvais ça mieux Vampires/Loup-garous.
Mais Twilight....

Oui bon, quand j'ai dit ça, je ne voulais pas dire 'c'est comme Twilight', mais plutôt que le concept 'Loup-Garou/Vampire' m'y a fait penser.

Ah ! Ok !
Ouf !

Tu sais, je n'aimerais pas si ça ressemblait à Twilight et comme j'aime, t'as pas à t'en faire.

Ouf, the return !